Malgré une inflation en début d’année bien supérieure aux 2% visés, les investisseurs ont été optimistes et prévu jusqu’à sept baisses de taux par la Fed, la Banque d’Angleterre (BoE) et la BCE. Hausse générale des actifs financiers, en réaction positive aux conditions financières assouplies et aux signes de forte croissance nominale.
Mais on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre. En avril, sur fond d’inflation américaine tenace – que nous soulignions le mois dernier – les rendements des T-Bonds à 10 ans ont bondi de 50 pb. Parallèlement, les marchés ont dû absorber un grand volume d’émission pour financer l’important déficit public américain. De nouvelles hausses finiraient par heurter les actifs risqués et la croissance économique. Ce n’est pas l’hypothèse retenue au vu des niveaux actuels. Le Trésor garde des leviers pour ajuster la structure d’émission afin d’alléger la pression sur la dette souveraine. Avec l’élection présidentielle en novembre, il est dans l’intérêt de l’exécutif sortant de préserver la stabilité des marchés et de l’économie. Nous ne recommandons donc pas de nette sous-pondération du risque et restons neutres. Taux d’intérêt élevés, montée de la pression inflationniste et volume d’émission en hausse constituent des risques à nos yeux. Quant à la duration, certains de ces risques sont déjà intégrés aux niveaux actuels.