En juin, la BCE a procédé à sa huitième hausse consécutive, les taux directeurs augmentant au cumulé de 4% en moins d’un an. Toutefois, l’inflation sous-jacente dans l’UEM est restée tenace à 5,3%, signe que ce cycle de resserrement inédit a eu peu d’impact économique.
Taux de chômage au plus bas depuis des décennies et bénéfices proches de sommets ne sont pas des signes de récession imminente : c’est le noeud du problème. L’objectif principal de la BCE est un taux d’inflation approchant 2%. Pour l’atteindre, elle s’appuie sur les hausses de taux et l’assouplissement quantitatif. Mais ces deux outils sont émoussés et leur effet sur la croissance et l’inflation est très tardif, compliquant le pilotage pour atterrir en douceur. Autre difficulté, l’inflation : c’est un indicateur économique différé en soi, qui atteint son pic pendant ou juste avant une récession. Au vu de ces intrications, nous jugeons élevé le risque que les banques centrales serrent trop la vis sur une longue période, passant potentiellement à côté des signes clés d’une récession. Les PMI et prix à la production sont déjà en forte baisse, mais la BCE devrait continuer à relever ses taux et réduire son bilan, courant ainsi le risque d’exacerber la récession. Considérant cette perspective, nous demeurons prudents sur le risque de crédit et relevons la duration, en pariant sur une baisse des taux à plus long terme.