Plus de quatre clients patrimoniaux sur dix prévoient de renforcer leur exposition aux marchés boursiers au cours des six prochains mois.

Les investisseurs individuels fortunés reviennent sur le chemin de la Bourse, mais sur la pointe des pieds. D’après une étude de la banque suisse UBS, diffusée le 28 avril 2021 et menée auprès de 2.850 particuliers disposant d’actifs financiers supérieurs à 1 million de dollars et de 1.150 chefs d’entreprise employant au moins un salarié et réalisant un chiffre d’affaires d’au moins 1 million de dollars, tous répartis dans 14 pays (*), 41% de cette clientèle patrimoniale envisagent d’acquérir davantage d’actions dans les six mois à venir.

Aujourd’hui, leur portefeuille contient en moyenne encore 22% de liquidités. Certes, c’est trois points de pourcentage de moins par rapport à septembre dernier. Il n’empêche, un tel niveau de « cash » peut étonner, alors que les marchés actions ont fortement rebondi depuis le krach boursier de mars 2020, que les campagnes de vaccination contre le Covid-19 sont pleinement déployées et que les principaux indicateurs économiques se sont redressés.

Prudence de mise

En dépit de ces bonnes nouvelles, les clients patrimoniaux restent prudents. Toujours selon UBS, 47% souhaitent maintenir leur portefeuille en l’état et 12% veulent même réduire leur exposition aux actions. Ces comportements sont d’autant plus surprenants que 69% des investisseurs individuels se déclarent optimistes quant à la situation économique de leur région pour les 12 prochains mois. Au début de l’année, ils étaient 60% dans ce cas.

Mieux : 70% des particuliers fortunés (61% en janvier) pensent que les marchés boursiers vont continuer à progresser. La confiance est également de mise chez les chefs d’entreprise : 37% prévoient d’embaucher, contre 32% il y a trois mois. En outre, la majorité des investisseurs individuels et des entrepreneurs se réjouissent de l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. Ils sont 64% à penser que sa politique de relance aura des effets positifs sur l’économie mondiale, voire pour 57% d’entre eux sur leurs finances personnelles.

Crainte sur l’inflation

En définitive, si les clients patrimoniaux semblent si timorés, c’est à cause des signes de regain d’inflation provoqué notamment par la pénurie de certaines matières premières et composants électroniques. Ils sont 26% à craindre une dégradation de la performance de leurs liquidés en cas de forte hausse des prix à la consommation. Si un tel scénario se réalise, 31% prévoient d’augmenter leurs investissements dans l’immobilier et 41% envisagent de renforcer leurs positions… sur les actions. 

(*) Allemagne, Argentine, Brésil, Chine, Émirats arabes unis, États-Unis, France, Hong Kong, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Singapour et Suisse.