En dépit de la forte hausse des prix à la consommation, près des deux tiers des Français n’envisagent pas de toucher ou peu à leur bas de laine, selon un récent sondage.

D’après les dernières données de l’Institut national de la statistiques et des études économiques (Insee), l’inflation s’est située, en glissement annuel, à 5,1% en mai, contre 5,9% en avril en France. Si la hausse des prix à la consommation ralentit, elle demeure, toutefois, à un niveau élevé. De quoi rogner le pouvoir d’achat des Français, mais aussi le rendement réel (c’est-à-dire net d’inflation) de leurs placements.
Pour autant, nos concitoyens ne relâchent pas leur effort d’épargne, selon un sondage diffusé le 1er juin 2023 par le courtier web Altaprofits. À en croire cette étude réalisée par l’institut Ifop auprès d’un échantillon de 2.407 individus représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, plus de huit sondés sur dix (84% exactement) possèdent au moins un produit d’épargne.

Pas de changement de comportement

Parmi eux, 94% déclarent y avoir placé de l’argent depuis le début de l’année. Soit un point de pourcentage de plus qu’en 2022 (93%). Malgré l’inflation, près des deux tiers (63%) n’envisagent pas ou peu de toucher à leur épargne. Mieux : 8% disent épargner davantage. Ces derniers espèrent ainsi garantir leur niveau de vie dans le contexte de hausse continue des prix. En réalité, seules 29% des personnes interrogées ont été contraintes depuis janvier de piocher dans leur épargne pour faire face à l’inflation.
Autre enseignement surprenant du sondage : plus des trois quarts (76%) des répondants indiquent qu’ils ne changeront rien à leurs placements sans risque, quitte à ce que le rendement réel de leur épargne baisse. « Ce sont ici surtout les 65 ans et plus qui se montrent les plus réfractaires à changer leur comportement », précise l’étude. Ces seniors sont 86% à vouloir maintenir leur exposition à des produits sécurisés, comme les livrets d’épargne ou le fonds en euros de l’assurance vie.

Des versements moins fréquents

D’une manière générale, « l’aversion au risque continue de prédominer ». À peine 17% des sondés privilégient les placements un peu risqués (principalement investis en actions), mais qui offrent en contrepartie un rendement potentiel plus élevé. C’est seulement un point de plus (16%) que l’an dernier. Quant aux aficionados des produits financiers très risqués, mais potentiellement très rémunérateurs, comme le « private equity » (non coté), leur proportion stagne à 5%.
Reste que si les Français continuent d’épargner, majoritairement dans des placements garantis, ils sont moins nombreux à les alimenter régulièrement. Preuve que le contexte inflationniste pèse sur leur capacité d’épargne, ils ne sont que plus que 39% à y placer de l’argent tous les mois. Il s’agit du pourcentage le plus bas depuis trois ans (42% des sondés effectuaient des versements à un rythme mensuel en 2022 et 45% en 2021). Logiquement, ils sont 21% à verser tous les deux ou trois mois cette année, contre 18% l’an dernier.

Sources : https://www.insee.fr/fr/statistiques/7625341 ; https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2023/06/ALTAPROFITS-IFOP-CP-NATIONAL-01-06-2023.pdf