La capitale française devrait figurer parmi les trois métropoles qui vont le plus bénéficier de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Le Brexit pourrait s’avérer une très bonne affaire pour l’immobilier de bureaux parisien. Alors que la perspective d’un retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) sans accord (« no deal ») devient chaque jour plus vraisemblable, les transferts d’activités de Londres vers Paris se multiplient. Selon le dernier pointage diffusé le 26 mars 2019 par le cabinet de conseil en immobilier Knight Frank, la Ville lumière a déjà accueilli 47 projets d’implantations d’entreprises britanniques depuis 2017.

Ce qui place la capitale française au troisième rang (ex-aequo avec Amsterdam) des métropoles du continent qui bénéficient le plus des relocalisations liées au Brexit, derrière Luxembourg (55 projets) et Dublin (86 projets) qui, grâce à sa proximité géographique et linguistique ainsi que son régime fiscal clément, mène largement la course en tête. Sans surprise, la très grande majorité des projets d’installation à Paris sont liés à la finance.

La finance surreprésentée

En quittant l’UE, les établissements installés à Londres vont, en effet, perdre leur passeport financier européen. Pour servir leurs clients du continent, les acteurs de la City sont contraints d’installer une base de l’autre côté du « Channel ». Ainsi, 43% des projets d’implantation à Paris concernent des banques. Les sociétés de gestion d’actifs arrivent en deuxième position (21% des projets), puis viennent les cabinets de courtage et les fintech (11% chacun), suivis des assureurs (9%).

Reste que les entreprises d’Outre-Manche qui ont choisi la capitale française y sont généralement présentes de longue date, constate Knight Frank. « Elles y disposent déjà de bureaux et sont souvent en mesure de ‘pousser les murs’ pour loger d’éventuels rapatriés du Royaume-Uni. C’est en partie pour cette raison que les prises à bail de bureaux liées au Brexit ont jusqu’à présent été peu nombreuses en Île-de-France, même si un ‘Brexit dur’ pourrait changer la donne », estime le conseiller immobilier.

L’atout Défense

En revanche, Knight Frank ne pense pas que la pénurie de bureaux à Paris, notamment dans le quartier central des affaires (QCA), très prisé des établissements financiers, constitue un handicap. « La tendance à la raréfaction de l’offre immobilière n’est pas propre au marché parisien et concerne bien d’autres métropoles européennes. En outre, le parc de bureaux franciliens est bien plus vaste que celui des autres villes du Top 5 et offre plusieurs alternatives au marché du QCA ».

La Défense devrait ainsi représenter une bonne solution de repli. « Le quartier d’affaires accueille plusieurs grandes entreprises et institutions financières, et peut même aujourd’hui s’enorgueillir de compter un nouvel acteur de premier plan avec l’arrivée récente de l’Autorité bancaire européenne », souligne David Bourla, directeur Études et Recherche chez Knight Frank France, cité dans l’enquête.

Preuve de l’appétence des financiers britanniques pour Paris : la capitale française creuse l’écart avec Francfort, qui héberge pourtant le siège de la Banque centrale européenne (BCE) et qui accueille, pour l’heure, seulement 41 projets d’implantations liés au Brexit.