La capitale accueille des travailleurs issus de pas moins de six régions, souligne une étude de l’Insee publiée le 13 juin 2019.

La Ville lumière n’attire pas seulement les touristes venus du monde entier. D’après les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) diffusées le 13 juin 2019, 73% des personnes qui travaillent à Paris habitent dans un périmètre de 50 kilomètres autour de la capitale, 11% entre 50 et 100 kilomètres et 2% entre 100 et 150 kilomètres.

Certes, avec 10,7 millions d’habitants, « l’agglomération parisienne fait figure de mastodonte au sein des villes de France », rappelle l’Insee. L’unité urbaine de Paris représente ainsi sept fois celle de la deuxième unité (Lyon) et de la troisième (Marseille), et dix fois celle de la quatrième (Lille). Reste que « cette primauté de la capitale dans la hiérarchie urbaine se traduit par une organisation particulière de l’armature urbaine qui l’entoure, laissant peu de place aux grandes villes », constate l’Institut de la statistique.

Desserrement de la capitale

En réalité, l’espace d’influence de Paris et de sa proche banlieue s’étend bien au-delà de l’Île-de-France. Selon l’Insee, il englobe, en plus, douze départements des régions de Bourgogne-Franche-Comté, de Centre-Val de Loire, du Grand Est, des Hauts-de-France et de Normandie. Autre enseignement de l’étude : contrairement à ce que l’on pourrait penser, le pouvoir d’attraction de Paris n’est pas concentrique. « Au cours de ces dernières décennies, les dynamiques les plus positives se constatent non pas au cœur de l’agglomération parisienne, mais sur ses alentours », pointe l’Institut.

« Outre des problèmes de congestion, cette situation de desserrement de la capitale résulte notamment de choix volontaristes d’aménagement débutés dès les années 1960, tels que la politique des villes nouvelles ou encore la mise en service du RER », poursuit-il. Du coup, la croissance de l’emploi et de la population au sein de Paris et de sa petite couronne a été en moyenne plus de cinq fois plus faible que dans le reste de l’Île-de-France entre 1975 et 2015.

Fort dynamisme entre 20 et 40 kilomètres

À l’inverse, le dynamisme le plus fort s’observe dans les zones situées entre 20 et 40 kilomètres de la capitale. « Passée cette distance, la hausse de l’emploi s’atténue rapidement au fur et à mesure de l’éloignement de l’agglomération (parisienne, NLDR), laissant apparaître des zones à développement plus résidentiel. »

Au-delà de 100 kilomètres de Paris, c’est l’influence d’autres villes, comme Orléans, Rouen, Amiens, Reims et Troyes, qui prévaut. « Ces dernières peuvent constituer des relais de l’influence de l’agglomération parisienne pour leurs alentours qui n’ont pas forcément d’échanges privilégiés directs avec l’Île-de-France », estime l’Insee. Toutefois, passé le seuil des 100 kilomètres, plus de 90% des déplacements domicile-travail avec la zone d’emploi parisienne se font en direction de cette dernière. Preuve supplémentaire du poids démesuré de Paris dans l’Hexagone.