Dans une tribune, le président de l’association des gestionnaires de sociétés civiles de placement immobilier milite pour un élargissement de leur champ d’action, afin qu’ils soutiennent davantage la création d’entreprise et la transition énergétique.

Si les gestionnaires de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) pouvaient s’occuper d’autre chose que des « murs » de leurs actifs, ce serait bon pour la croissance économique et pour l’environnement. Voilà résumée la proposition, originale et somme toute plutôt pertinente, de Frédéric Bôl, président de l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim), exposée dans une tribune publiée le 25 septembre 2018 dans le quotidien économique Les Echos.

Cette prise de parole est parue le premier jour de l’examen en séance publique à l’Assemblée nationale du projet de loi Pacte (pour Plan d’action et de transformation des entreprises). Ce n’est pas un hasard : ce texte, adopté par les députés le 9 octobre, modifie notamment l’article 1833 du Code civil pour instaurer la notion d’intérêt social dans les statuts des entreprises qui le souhaitent. Ainsi, les associés ou actionnaires peuvent désormais préciser dans les statuts que l’entreprise est gérée dans son intérêt, mais aussi dans celui de ses salariés, de la société dans son ensemble et de l’environnement.

Etendre l’objet social des fonds immobiliers

Alors que grâce au projet de loi Pacte (qui devrait être définitivement voté fin 2018), les entreprises sont invitées à s’interroger sur l’impact social, environnemental et sociétal de leurs activités, il serait dommage que les sociétés de gestion de fonds immobiliers (dont les SCPI) restent au bord du chemin, selon Frédéric Bôl. D’autant que, comme le souligne le président de l’Aspim, elles gèrent des bureaux abritant plus d’un million de salariés en France et, de plus en plus, des résidences pour seniors et étudiants, des établissements de santé, des crèches, voire des écoles.

Pour lui, les gestionnaires de fonds immobiliers sont donc bien placés pour œuvrer pour l’intérêt général. Problème : leur objet social leur permet de gérer uniquement les murs de leurs actifs immobiliers. Frédéric Bôl propose de l’élargir à la détention de biens d’équipements permettant de favoriser des activités socialement utiles et bonnes pour l’environnement.

Investir dans le « coworking »

Il prend l’exemple de SCPI qui donneraient la possibilité à des épargnants d’investir dans des espaces de « coworking », ces lieux de travail partagé conçus pour les travailleurs indépendants, les start-uppeurs et autres créateurs d’entreprise. Frédéric Bôl rappelle que la création de microentreprises et d’entreprises individuelles a progressé respectivement de 24,8% et 19,3% sur les douze derniers mois.

Autre proposition : installer des panneaux photovoltaïques sur le toit des immeubles détenus par les fonds immobiliers. De quoi doper la production d’énergie verte dans l’Hexagone. Enfin, Frédéric Bôl évoque le développement de bâtiments intelligents et connectés qui permettraient grâce à la collecte des données de consommation d’énergie de ses occupants d’en améliorer l’efficacité énergétique.