Alors que Londres et Paris dominent aujourd’hui largement le marché européen des bureaux partagés, Stockholm et Dublin pourraient bientôt les talonner.

Les hégémonies londonienne et parisienne en matière de coworking devraient être bousculées dans les prochaines années. C’est du moins ce qui ressort d’une étude prospective rendue publique le 8 avril 2019 et réalisée par le département « Research » du conseiller en immobilier d’entreprise Cushman & Wakefield.

Selon cette enquête baptisée « European coworking hotspot », les principales métropoles européennes devraient rattraper leur retard sur Londres et Paris dans le domaine des bureaux partagés et autres « flex offices » dans les années à venir. Pour arriver à cette conclusion, l’équipe « EMEA Research & Insight » (recherche et prospective pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique) de Cushman & Wakefield a créé un indice exclusif, le « European Coworking Hotspot Index ».

L’effet « booster » de l’économie numérique

Cet indicateur, qui prend en compte les données immobilières et économiques, la taille et l’environnement des entreprises, ainsi que les ressources humaines, a été appliqué à 40 villes d’Europe. Si Londres et Paris arrivent largement en tête avec des scores respectifs de 183 et 145 points, Stockholm et Dublin ne sont pas loin avec 139 et 132 points. Toujours dans le top 10, viennent ensuite Copenhague (126 points), Munich (118 points), Berlin et Helsinki (ex aequo avec 116 points), Amsterdam (114 points) et Madrid (100 points).

En réalité, le coworking pourrait rabattre profondément les cartes du marché européen de l’immobilier d’entreprise, estime Cushman & Wakefield. Particulièrement prisée des start-ups, cette nouvelle organisation de travail profite de l’essor de l’économie numérique. Or, contrairement au secteur industriel dépendant des sites de production ou même au secteur financier lié aux places boursières, la « tech » n’a pas de frontières.

Changement « disruptif »

L’offre immobilière, les niveaux des loyers, la qualité des infrastructures et des transports publics ou encore la qualification de la main-d’œuvre priment avant tout. Compte tenu de ce changement considéré comme « disruptif » par Cushman & Wakefield, les utilisateurs vont plus que jamais avoir la main. « Le développement du coworking oblige opérateurs et propriétaires à repenser la manière dont ils conçoivent et aménagent les espaces de bureau traditionnels, afin de répondre au mieux à l’évolution de la demande des utilisateurs », estime Catherine Bai, analyste senior EMEA Research & Insight.

Cushman & Wakefield souligne, par ailleurs, que de nombreuses autres villes européennes, qui ne figurent pas au top 10 de l’indice, pourraient potentiellement devenir de futurs « hotspots » de coworking. Le conseiller en immobilier constate, en effet, dans ces agglomérations, une forte augmentation des offres de bureaux équipés et gérés, ce qui indique une demande accrue pour des solutions de location flexibles, y compris de la part d’entreprises traditionnelles.