Les sociétés civiles de placement immobilier, les organismes de placement collectif en immobilier et les fonds d’investissement alternatif, respectueux de l’environnement et de la société, peuvent recevoir un nouveau label en investissement socialement responsable.

Plus de trois ans. C’est le temps qu’il a fallu pour que l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim), le comité du label ISR (pour Investissement socialement responsable), la direction générale du Trésor et Bercy se mettent d’accord. Leurs travaux n’ont pas été vains, puisqu’un arrêté créant un label ISR en immobilier, signé par Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, a été publié le 23 juillet 2020 au Journal Officiel.

Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), les organismes de placement collectif en immobilier (OPCI) et les autres fonds d’investissement alternatif (FIA) peuvent désormais prétendre à ce label. Pour cela, ces fonds immobiliers doivent respecter certaines règles en matière environnementale, sociétale et de gouvernance, les fameux critères ESG. « La création de ce label offrira une reconnaissance et contribuera à amplifier le travail entrepris depuis des années par les sociétés de gestion pour améliorer l’impact de leur portefeuille immobilier sur l’environnement et la société », estime Frédéric Bôl, le président de l’Aspim, qui représente les intérêts des gestionnaires de FIA en immobilier.

Un argument pour séduire les « zinzins » et les épargnants

Cela fait longtemps que les sociétés de gestion sont sensibles au recours de matériaux recyclés dans la construction des bâtiments, à la réduction de leur consommation énergétique ou encore à la mixité sociale de l’habitat, avec des immeubles accueillant des bureaux, des logements, des commerces, des espaces sportifs et/ou culturels, voire une crèche. Une approche dans l’air du temps qui plait aux entreprises, aux salariés, aux habitants, aux riverains, aux associations de quartier et aux municipalités. Ce dernier point peut d’ailleurs être déterminant pour l’obtention d’un permis de construire.

Le respect des critères ESG devient également crucial pour les investisseurs institutionnels, les non moins célèbres « zinzins ». Avoir le label ISR en immobilier peut ainsi permettre aux sociétés de gestion d’accéder plus facilement aux fonds de pension, compagnies d’assurance et autres caisses de retraite. Depuis le 1er janvier 2020, la loi oblige les assureurs à proposer au moins une unité de compte labellisée ISR dans le cadre de leur contrat d’assurance vie.

Le nouveau label ISR en immobilier devrait donc coller aux attentes des investisseurs et constituer un argument de vente auprès des épargnants. Il s’agit, quoi qu’il en soit, d’une bonne nouvelle pour la planète et la société : les FIA en immobilier représentent 230 milliards d’euros d’encours, 17.000 bâtiments en France et en Europe pour un parc de 59 millions de mètres carrés, selon l’Aspim.