Les sommes distribuées au deuxième trimestre 2019 aux actionnaires ont atteint un record au niveau mondial et en France, selon une étude de la société de gestion Janus Henderson.
En matière d’actions, il n’y a pas que la revalorisation. Certes, en vendant ses titres plus chers qu’il ne les a achetés, un actionnaire empoche une plus-value. Mais les actions peuvent offrir une rémunération tout aussi, voire davantage, intéressante : les dividendes, soit une part des bénéfices que les entreprises redistribuent à leurs actionnaires.
D’après la dernière édition de l’enquête sur les dividendes mondiaux du gestionnaire d’actifs Janus Henderson rendue publique le 19 août 2019, les 1.200 plus importantes sociétés au monde en termes de capitalisation boursière ont ainsi versé quelque 513,8 milliards de dollars entre avril et juin 2019. Il s’agit d’un nouveau record pour cette période de l’année. En dépit du ralentissement économique mondial, le montant global des dividendes a progressé de 1,1% au deuxième trimestre 2019 par rapport au deuxième trimestre 2018. Plus des quatre-cinquièmes des entreprises américaines ont augmenté leurs distributions.
La France n’échappe pas à la règle. Les entreprises tricolores ont distribué l’équivalent de 51 milliards de dollars à leurs actionnaires (institutionnels et particuliers) entre avril et juin derniers. Soit le montant trimestriel historiquement le plus élevé jamais enregistré dans l’Hexagone. Le taux de croissance atteint 3,1% en glissement annuel. Une performance d’autant plus remarquable que le montant total des dividendes en Europe continentale (hors Royaume-Uni) a chuté, dans le même temps, de 5,3% pour atteindre 169,5 milliards de dollars.
Bonne résistance de l’Hexagone
Le Vieux continent a souffert à la fois du ralentissement de la croissance mondiale et d’un effet de change défavorable avec un renchérissement du billet vert face à l’euro. La France, elle, a mieux résisté grâce notamment aux importants bénéfices enregistrés par ses champions du luxe, dont au premier rang LVMH, Kering et Hermès, et les valeurs financières (banques, assureurs). Les trois-quarts des sociétés françaises de l’indice Janus Henderson ont augmenté leurs dividendes au deuxième trimestre 2019 et une seule (EDF) l’a réduit. Parmi les 10 plus gros payeurs de dividendes au niveau mondial, on trouve d’ailleurs trois entreprises bleu-blanc-rouge (Sanofi, BNP Paribas et Total).
Du coup, la France est « de loin » le pays qui verse le plus de dividendes en Europe, d’après Janus Henderson. A titre de comparaison, la rémunération des actionnaires en Allemagne, pourtant première puissance économique européenne, s’est élevée à « seulement » 38,5 milliards d’euros au deuxième trimestre, en baisse de 11% sur un an. Si les sociétés hexagonales se montrent si généreuses, c’est, outre leurs bons résultats, à cause de la composition de leur actionnariat. La moitié du CAC 40, l’indice vedette de la Bourse de Paris, est détenue par des investisseurs étrangers. Pour fidéliser ces actionnaires par nature plus volages, les entreprises françaises veillent à bien les rémunérer. Compte tenu des résultats du deuxième trimestre, Janus Henderson table sur 1.430 milliards de dollars de dividendes distribués au niveau mondial en 2019. Un montant en hausse de 4,2% par rapport à 2018.