Le marché tertiaire représente plus des trois-quarts du volume d’investissements sur les six premiers mois de l’année. Du jamais vu depuis dix ans.

Les investisseurs se ruent sur les bureaux. D’après le dernier rapport publié le 17 juillet 2019 par le cabinet de conseil en immobilier Cushman & Wakefield, 78% des 8 milliards d’euros investis en France dans l’immobilier d’entreprise au premier semestre ont été captés par le marché tertiaire. Soit le niveau le plus élevé enregistré au cours de la dernière décennie. À titre de comparaison, les bureaux représentaient à peine 65% des investissements en immobilier d’entreprise en 2009.

Le gros des investissements tertiaires ont eu lieu en Île-de-France, où la part investie dans les bureaux a atteint 89%. Là aussi, il s’agit d’un niveau record « lié à l’acquisition de grands volumes par des acteurs internationaux principalement », observe Cushman & Wakefield.

Des montants de transactions plus élevés

Reste que cette surreprésentation des bureaux agit en trompe-l’œil. Tout d’abord, elle s’inscrit dans une tendance baissière. Le volume d’investissements accuse un recul de 4% en glissement annuel. « Ce léger retard du marché est lié principalement à un nombre de transactions plus faible d’une année sur l’autre », explique le conseiller en immobilier. 152 opérations ont été réalisées au deuxième trimestre 2019, contre 186 à la même période de l’an dernier.

Le cabinet se réjouit, toutefois, que l’investissement au deuxième trimestre porte sur des transactions, « certes moins nombreuses, mais dotées de montants moyens plus importants ». Ils se sont élevés en moyenne à 52 millions d’euros (38 millions d’euros en 2018). D’ailleurs, la proportion des transactions comprises entre 20 et 50 millions d’euros est passée de 13% à 18% du volume des investissements. Avec 12,1 milliards d’euros investis entre janvier et juin, les opérations dans l’immobilier d’entreprise devraient atteindre 30 milliards d’euros fin décembre, pronostique Cushman & Wakefield.

Un repli des autres catégories d’actifs

Autre raison de la surpondération des bureaux : le repli des autres actifs d’immobilier d’entreprise. Au premier semestre, les investissements dans les entrepôts ont reculé de 10% et ceux dans les commerces de 12%. Cushman & Wakefield souligne que ces baisses résultent de l’absence de grandes transactions dans ces catégories d’actifs. Compte tenu de projets à venir, « la fin de l’année devrait voir la part du compartiment logistique rester importante », tempère le consultant.