Le taux de distribution sur valeur de marché des sociétés civiles de placement immobilier s’est élevé en moyenne à 4,40% en 2019, contre 4,34% en 2018.

Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) de « rendement » (à distinguer des SCPI « fiscales » liées à un dispositif d’investissement locatif défiscalisé, du type Pinel) portent bien leur nom. Leur taux de distribution sur valeur de marché (TDVM), qui mesure leur performance, a atteint en moyenne 4,40% l’an dernier, d’après les statistiques annuelles dévoilées le 13 février 2020 par l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim) et l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF).

C’est mieux qu’en 2018 où le TDVM des SCPI de rendement était ressorti à 4,34%. Si la progression de la rentabilité sur un an de la « pierre papier » peut sembler modeste, elle tranche avec celle des autres placements. Depuis le 1er février 2020, le taux d’intérêt du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) est tombé à 0,50%. Quant au fonds en euros de l’assurance vie, si le rendement pour 2019 sera connu seulement en mars, les experts tablent sur un taux moyen de 1,40%.

Une collecte nette record

En y retranchant les prélèvements sociaux (CSG, CRDS, prélèvement de solidarité) à 17,20% et l’impôt sur le revenu, la rémunération nette des fonds euros devrait être inférieure à 1%, c’est-à-dire en dessous de l’inflation. En d’autres termes, la plupart des souscripteurs vont perdre de l’argent cette année. Les épargnants semblent avoir pris conscience du problème. Une part d’entre eux se sont tournés vers les SCPI nettement plus rémunératrices.

C’est ce qui explique notamment pourquoi la collecte brute des SCPI de rendement a bondi de 49,3% en 2019 pour atteindre 9,67 milliards d’euros (6,48 milliards d’euros en 2018), toujours selon les données Aspim-IEIF. La collecte nette (la différence entre les achats et les ventes de parts de SCPI) a fait encore mieux avec une hausse de 68,6% sur 12 mois. Elle s’est ainsi envolée à 8,60 milliards d’euros en 2019. Un niveau jamais atteint « depuis la création de ce véhicule d’investissement il y a une quarantaine d’années », comme le souligne le communiqué de l’Aspim.

Le PER, un relais de croissance ?

Cette dynamique ne devrait pas faiblir dans les mois à venir. Véronique Donnadieu, la déléguée générale de l’Aspim, estime que les SCPI sont particulièrement bien adaptées au plan d’épargne retraite (PER), le nouveau placement instauré par la loi Pacte (pour Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) du 22 mai 2019. Les capitaux étant bloqués jusqu’au départ à la retraite du souscripteur (sauf en cas de coups durs ou d’acquisition de la résidence principale), le PER s’inscrit en effet dans l’épargne longue.

Or, à l’image d’un contrat multisupports d’assurance vie, il comporte un fonds euros et des unités de compte (UC) dans lesquelles peuvent être logées des parts de SCPI. Le PER pourrait ainsi constituer un nouveau « booster » pour la « pierre papier ». Entre le 1er octobre (date de sa commercialisation) et le 31 décembre 2019, quelque 84.000 plans ont été ouverts, s’est réjoui Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances et « père » de la loi Pacte, le 23 janvier 2020 sur BFM Business. Sur les 485 millions d’euros récoltés par les PER en l’espace de ces trois mois, une partie a sans aucun doute été investie dans des SCPI.