Près d’un quart des surfaces de bureaux seront consacrés aux espaces de travail partagés d’ici 2020, selon les décideurs immobilier français interrogés par JLL.
La vogue du « sans bureau fixe » n’est pas prête de retomber. Le « flex office » (« bureau flexible » en français) ferait en effet de plus en plus d’adeptes dans l’Hexagone, à en croire le spécialiste du conseil en immobilier d’entreprise JLL (ex-Jones Lang LaSalle) qui vient de publier un rapport sur le sujet. Le principe de ce concept très développé outre-Manche : les salariés ne disposent plus d’un espace de travail attitré, mais s’installent avec leur ordinateur portable là où ils trouvent de la place.
Le « flex office » va donc au-delà des simples « open spaces », aujourd’hui largement répandus dans les entreprises françaises, puisque le collaborateur ne sait pas à quel endroit il va travailler lorsqu’il arrive le matin. D’après les 46 décideurs immobiliers français interrogés par JLL, 24% du portefeuille d’immobilier d’entreprise seront consacrés en France aux espaces de travail flexibles d’ici 2020, contre 18% en 2018. Il est vrai que 61% de ces décideurs souhaitent accroître « la flexibilité et l’agilité pour améliorer l’expérience de travail ».
Réduction de l’empreinte immobilière
Pour mieux cerner les avantages et inconvénients du « flex office », JLL a questionné 12 entreprises (*) pratiquant ce mode d’organisation du travail depuis plusieurs semaines ou plusieurs années, représentant 32.000 salariés et 417.000 mètres carrés de bureaux. Il en ressort que la moitié de ces sociétés ont réduit, par ce biais, leur empreinte immobilière de plus de 25%.
Un salarié occupe en moyenne 0,8 poste de travail. Ce taux peut même descendre à 0,5 poste par collaborateur dans certaines des entreprises interrogées. La surface moyenne occupée par chaque salarié est passée de 20 mètres carrés à 13 mètres carrés, le minimum se situant à 8 mètres carrés.
Gain d’espaces collaboratifs
Les salariés ayant plus que jamais besoin de se réunir et d’échanger, le flex office se traduit par une multiplication en moyenne par trois des espaces collaboratifs (salle de réunion, alcôves, agoras, espaces de brainstorming…) et dans les cas extrêmes, par six. 100% des entreprises sondées ont même installé un lieu de vie (« workafé », « mini-kitchen », « break point »…). 77% d’entre elles ont eu recours à un pilote, c’est-à-dire qu’elles ont d’abord nouveautesté le concept dans un endroit avant de le généraliser.
Conséquence directe du flex-office : 86% des entreprises interrogées ont développé le télétravail. L’appréhension de l’espace de travail ayant évolué, il paraît en effet important de donner la possibilité aux collaborateurs de travailler de chez eux s’ils le souhaitent.
L’étude de JLL a souhaité connaître justement l’opinion des salariés sur le flex office. Selon un sondage réalisé auprès de 70 collaborateurs passés au bureau flexible, 22% y étaient réticents au départ. Après le déménagement dans les nouveaux locaux, 50% des sceptiques se déclarent conquis par ce nouveau mode de travail.
(*) ABB, Aviva, Axa, BNP Paribas, Cisco, Engie, IBM, Marsh, L’Oréal, PwC, Renault, Société Générale.