La tenue dans trois ans à Paris des Jeux Olympiques accélère la mise en chantier de projets d’immobilier d’entreprise en Île-de-France, souligne une étude.

On le sait, les Jeux Olympiques (JO) dopent le tourisme du pays organisateur et par ricochet, ses secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du commerce. À titre d’exemple, un peu plus de 5 millions de touristes étrangers ont visité Londres pendant les JO de 2012 et ont dépensé la bagatelle de 800 millions d’euros lors de leur séjour.

Mais ce qui est moins connu, c’est que les Jeux ont également un effet bénéfique sur… les bureaux, comme le révèle Cushman & Wakefield dans une étude parue le 8 avril 2019. Alors que Paris va accueillir les JO d’été du 2 au 18 août 2024 et les Jeux paralympiques d’été du 4 au 15 septembre 2024, le conseiller en immobilier d’entreprise a tenté de mesurer l’impact de ces olympiades sur le marché immobilier francilien.

1,5 million de mètres carrés prêts à sortir de terre

« La construction du village olympique et paralympique (17.000 lits) ainsi que le village des médias prévus en Seine-Saint-Denis, à Dugny très exactement, devrait accélérer le développement de ce territoire tertiaire dont les premiers immeubles modernes ont à peine 20 ans », estime le consultant. Sur ce secteur, près de 1,5 million de mètres carrés de bureaux neufs sont à l’état de projet, rappelle-t-il. Selon Cushman & Wakefield, l’organisation des JO devrait faciliter les autorisations de construire en région parisienne.

Les Jeux 2024 vont également améliorer les infrastructures. La candidature parisienne avait d’ailleurs mis en avant le projet du super métro Grand Paris Express, souligne le conseiller en immobilier. Il était prévu que le prolongement de la ligne 14, la création des lignes 15, 16 et 17 ainsi que la livraison partielle du CDG Express qui devrait relier en 20 minutes à peine l’aéroport de Roissy à la Gare de l’Est devaient être achevés pour l’ouverture des JO. Rien n’est moins sûr aujourd’hui, compte tenu de l’envolée de la facture et des problèmes pour la financer.

Un « accélérateur de particules »

Reste que, sans les Jeux, le Grand Paris Express aurait sans nul doute mis plus de temps à émerger. Or, le développement des transports publics booste l’offre de bureaux. Pour Cushman & Wakefield, les JO 2024 agit donc comme un « accélérateur de particules ». Ce coup de fouet devrait largement déborder l’immobilier d’entreprise.

L’effet JO « ne se limite pas au secteur tertiaire en pouvant jouer également pour le développement d’équipements commerciaux, dont ceux de grande taille », estime le conseiller. Et de rappeler le gigantesque Westfield Stratford City de 175.000 mètres carrés à Londres construit par le promoteur Westfield à l’occasion des Jeux de 2012.