La capitale française devrait figurer parmi les métropoles qui vont le plus profiter des relocalisations consécutives à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Le « Brexit » pourrait avoir un effet dopant sur le marché des bureaux parisiens. Selon une étude du spécialiste de l’immobilier d’entreprises Knight Frank, Paris devrait en effet tout particulièrement profiter de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) prévue le 29 mars 2019.

En quittant l’UE, les établissements de la City de Londres vont perdre leur passeport financier européen. Sans ce précieux sésame, les banquiers, assureurs, courtiers et autres gérants de fonds britanniques ne pourront plus proposer librement leurs produits aux entreprises et institutions européennes. Pour continuer à faire du « business » en Europe, ils sont contraints d’ouvrir une succursale, voire de transférer des équipes entières sur le continent.

Dans le trio de tête en nombre d’entreprises relocalisées

Or, à ce petit jeu des relocalisations, Paris pourrait sortir gagnant. D’après les calculs de Knight Frank, la capitale française aurait déjà accueilli 24 entreprises financières britanniques, ex-aequo avec Francfort, derrière Luxembourg (39) et Dublin (48), mais nettement devant Amsterdam (18), Madrid (10), Bruxelles (5), Berlin (3), Munich (2), Barcelone (2), Cork en Irlande (2), Rotterdam (1) et Séville (1). Parmi les transferts les plus notables, on peut citer les banques HSBC, JP Morgan Chase, Bank of America et l’assureur Chubb’s.

Finalement, toujours selon Knight Franck, Paris devrait figurer dans le trio des métropoles européennes bénéficiant le plus des transferts d’entreprises britanniques. Si Dublin pourrait accueillir à elle seule 25% des relocalisations et Luxembourg, 20%, la Ville lumière serait le point de chute de 12% d’entre elles.

Un phénomène pariso-parisien

En matière d’effectifs, Paris est encore mieux classée. Elle totaliserait déjà 6.308 salariés transférés d’outre-Manche depuis l’automne 2017. Un nombre inférieur à Francfort (8.190 employés), mais largement supérieur à Dublin (1.608 employés) et à Amsterdam (662 employés). Or, il faut bien installer ces expatriés dans des espaces de travail. De quoi doper le marché des bureaux parisiens qui se porte déjà comme un charme.

En revanche, « l’effet Brexit » ne devrait pas profiter aux autres communes d’Île-de-France. Les financiers de la City (dont une part notable sont d’origine française) ne voient pas d’inconvénient à faire leurs valises pour s’installer en France, à condition de travailler au cœur de Paris. Nanterre, Courbevoie, Levallois-Perret, Boulogne-Billancourt ou Issy-les-Moulineaux sont beaucoup moins « charming » de l’autre côté du « Channel ».