Pour la première fois, le marché français des bureaux a franchi cette année la barre des 31 milliards d’euros investis, selon une étude de Savills diffusée le 20 décembre 2018.

L’année 2018 restera assurément comme un très grand cru pour l’immobilier d’entreprise en France. Selon la dernière étude publiée le 20 décembre 2018 par la société spécialisée dans le conseil en immobilier d’entreprise Savills, le marché tricolore des bureaux a dépassé pour la première fois l’an passé la barre des 31 milliards d’euros investis dans ce secteur. La progression est d’environ 14 % sur un an. Le précédent record remontait à 2016, quand le cap des 30 milliard d’euros avait été franchi.

Pour Savills, cette performance « témoigne d’une double attractivité ». D’abord celle des actifs immobiliers, « qui apparaissent comme des placements conservant un rendement intéressant pour un niveau de risque maîtrisé ». Ensuite celle du marché français, qui « séduit de plus en plus d’investisseurs étrangers dans un environnement international très incertain ».

Un retour en force des investisseurs étrangers

Fait notable rapporté par les auteurs de l’étude : la chute de la part des investisseurs français. S’ils représentaient 75 % des sommes investies dans l’acquisition d’immobilier d’entreprise en 2017, le chiffre a fondu à 58 % l’année dernière. Première explication avancée par Savills : la diminution des collectes des société civiles de placement immobilier (SCPI) et des organismes de placement collectif en immobilier (OPCI), « dans la foulée de la mise en place de l’IFI (Impôt sur la fortune immobilière, NDLR) ». Le phénomène a « limité l’activité de certains acheteurs français qui avaient joué un rôle clé au cours des dernières années ».

Autre justification : l’intensification de la concurrence des investisseurs internationaux. Les Allemands, en tête, ont vu leurs volumes investis en France passer de 4 % en 2017 à 13 % en 2018. Suivent les Américains, dont la part de marché a progressé de 3 % à 9 % sur un an. À noter le recul des Asiatiques, qui avaient enregistré un record en 2017.

« L’émergence d’actifs alternatifs »

Selon l’étude, les immeubles de bureaux attirent toujours l’essentiel des investissements réalisés dans l’Hexagone. Avec plus de 21,5 milliards d’euros, ils concentrent 71 % des volumes investis (deux points de moins par rapport à 2017). Mais l’année 2018 a été marquée par « l’émergence d’actifs alternatifs ». Portés notamment par les résidences seniors et étudiantes, ils affichent une progression exceptionnelle de 150 % sur un an et représentent 7 % des investissements en France (contre 4 % en 2017).

Enfin, la région Île-de-France demeure la destination favorite des investisseurs avec 65 % des volumes. Les marchés régionaux ne sont cependant pas en reste, puisque les montants investis ont bondi de 16 % sur un an pour atteindre un volume d’investissements de 9,2 milliards d’euros en 2018.