En dépit du ralentissement économique sur le Vieux continent, les premiers bilans de l’activité des marchés tertiaires européens au 1er trimestre 2019 sont rassurants, souligne l’Institut de l’épargne immobilière et foncière.

La situation économique en Europe a beau montrer des signes de faiblesses, le marché européen de l’immobilier d’entreprise demeure solide. Voilà le principal enseignement de la dernière étude mensuelle sur « L’immobilier d’investissement dans le monde » publiée par l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF).

Ce centre d’études, de recherche et de prospective indépendant, créé en 1986 et qui compte plus d’une centaine d’adhérents (investisseurs, promoteurs, banques, experts immobiliers, conseils en immobilier…), constate que 3,3 millions de mètres carrés de bureaux ont été placés au 1er trimestre 2019 dans les 36 principales métropoles du Vieux continent. Soit une hausse de 7% par rapport au 1er trimestre 2018.

Taux de vacance tombé à 6% en moyenne

Toujours sur les trois premiers mois de l’année, le taux de vacance est tombé en moyenne à 6% en Europe. Ce pourcentage est en baisse continue depuis 2014. « L’offre disponible est très réduite et se contracte même dangereusement dans certains marchés », alerte l’IEIF. L’Institut cite ainsi le taux moyen de vacance de 5,5% dans le centre de Londres, de 5,4% dans le quartier central des affaires (QCA) de Paris, voire même de 1,6% à Berlin.

Si les indicateurs sont bons, ils pourraient ne pas le rester, souligne l’IEIF. « Les pics de valorisation observés dans les marchés les plus matures couplés à une offre de qualité restreinte pourraient favoriser un report de la demande vers des localisations plus abordables et moins saturées », met en garde le centre d’études et de recherche.

Gare au risque de délocalisation

En d’autres termes : compte tenu des prix élevés et de la faible disponibilité des bureaux proposés dans les grandes villes européennes, les entreprises pourraient être amenées à s’implanter ailleurs. Afin de limiter ce risque de délocalisation immobilière, l’IEIF conseille d’améliorer l’offre de bureaux en Europe.

Pour répondre aux souhaits des employeurs et des collaborateurs, l’espace de travail se doit aujourd’hui d’être « durable » (utilisation de matériaux recyclables, immeuble végétalisé, consommations énergétiques optimisées…), « convivial » (mobilier ergonomique, lieux de détente…), « utile » (conciergerie, crèche…), « flexible » (équipements modulables…) et « intelligent » (totalement connecté, accès sécurisé avec reconnaissance biométrique…).

De nouveaux paramètres à intégrer

« Les choix d’implantation et d’organisation vont davantage intégrer ces nouveaux paramètres afin de retenir et attirer les meilleurs talents. Ce sont donc les métropoles en mesure de répondre au mieux à leurs exigences qui capteront l’essentiel de la demande placée », estime l’IEIF.

Du côté des bailleurs, « la mise à disposition de mètres carrés ne suffit plus », prévient l’Institut. « L’intégration de services, leur pilotage et leur animation ouvrent de nouvelles perspectives, notamment dans la création de valeur immobilière », conclut le centre d’études.