En dépit du Covid-19, les loyers des bureaux parisiens continuent d’augmenter. Les conséquences sanitaires et économiques de l’épidémie de coronavirus pourraient, toutefois, se faire sentir à compter du 3ème trimestre.

La pandémie semble ne pas avoir contaminé le marché de l’immobilier tertiaire de la capitale. Selon une étude du cabinet de conseil en immobilier Savills diffusée le 31 août 2020, les valeurs locatives des bureaux ont progressé au 2ème trimestre à Paris, et ce, malgré l’épidémie de coronavirus qui n’est toujours pas endiguée.

En réalité, la tendance haussière résulte essentiellement du quartier central des affaires (QCA), composé du 8ème arrondissement et d’une partie des 1er, 2ème, 9ème, 16ème et 17ème arrondissement. Ainsi, le loyer « prime » (la valeur moyenne haute des dernières valeurs locatives) s’y est encore apprécié de 10% sur la période de mars à juin pour atteindre le montant record de 932 euros du mètre carré par an.

Hétérogénéité croissante

« En dehors du QCA, il est toutefois important de noter que le loyer prime n’augmente pas : dans plusieurs marchés, il est même à la baisse, témoignant d’une hétérogénéité croissante de l’Île-de-France en matière de loyers », peut-on lire dans l’étude de Savills. « Un tel écartèlement des valeurs est le propre des périodes de crise, qui aboutissent souvent à un réétalonnage du marché », poursuit le conseiller en immobilier.

Reste que le manque d’offre par rapport à la demande continue de pousser les prix vers le haut. D’ailleurs, le loyer moyen des surfaces de seconde main a augmenté de 8% au 2ème trimestre en Île-de-France. Les montants sont cependant bien moindres avec, en moyenne, 412 euros du mètre carré par an. Là-aussi, les écarts sont importants : de 659 euros du mètre carré par an dans le QCA à 208 euros du mètre carré par an dans la première couronne Est.

Hausse attendue de la vacance locative

Pour Savills, ce dynamisme pourrait se tasser à partir du 3ème trimestre. « Dans les prochains mois, il est probable d’assister à une stabilisation, voire à une baisse des valeurs locative », prévient le cabinet. La crise sanitaire et économique liée au Covid-19 devrait finir par peser sur la demande. Or, c’est justement là que des programmes immobiliers devraient être livrés.

Tout ceci devrait accroître la vacance locative et, par ricochet, faire baisser les prix. « Pourrait alors se mettre en œuvre un mécanisme correctif proche, par son ampleur, de celui qui avait prévalu suite à la crise financière de 2007-2008 », alerte Savills. Pour mémoire, le loyer prime avait chuté de près de 15% durant cette période.