Sur 88 projets du Grand Paris, la moitié d’entre eux mêlent bureaux, logements, services, voire loisirs, souligne une récente étude.

L’immobilier sera « mixte » ou ne sera pas. C’est ce que prophétise une étude publiée le 17 décembre 2018 par JLL (ex-Jones Lang Lasalle), l’un des leaders mondiaux du conseil en immobilier d’entreprise. Selon la Harvard University Graduate School of Design, on parle de mixité en immobilier lorsqu’un immeuble propose au moins trois des quatre fonctions suivantes : de l’habitat (logements, hôtel, résidence d’étudiants ou de seniors…), des espaces de travail (bureaux, coworking, incubateurs, Fab-lab…), des services (conciergerie, crèche, commerces, restaurant-cafétéria…), des offres de loisirs (salle de sport, potager communautaire, salle de spectacle…). Aucune des fonctions ne doit représenter plus de 60 % de la surface totale de l’immeuble.

Pour étayer sa thèse selon laquelle la mixité immobilière va se développer dans les années à venir dans les grandes métropoles, JLL s’est appuyé sur 88 projets lauréats des consultations lancées par les collectivités (dont au premier chef la Ville de Paris et la Région Île-de-France) dans le cadre du Grand Paris (*). Il en ressort que 50 % d’entre eux sont « mixtes ». 25 % des projets prévoient du « coworking » (bureaux partagés) et/ou un « Fab-lab » (laboratoire de fabrication accessible à tous) et 10 % proposent même du « coliving » (mélange de colocation et de coworking).

Une réponse à la « métropolisation »

Si JLL est si sûr du développement à venir de la mixité en immobilier, c’est parce que ce concept répond aux enjeux de la « métropolisation » et des changements sociétaux. Partout dans le monde, les grandes agglomérations aspirent l’activité économique et, par ricochet, la main-d’œuvre venue y trouver du travail. Parallèlement, la baisse de la natalité, le vieillissement de la population, le regain pour le commerce de proximité et la prise de conscience grandissante de la nécessaire protection de l’environnement liée au changement climatique redynamisent les centres urbains.

Ce n’est donc pas un hasard si 75 % des 88 projets lauréats des consultations autour du Grand Paris comportent un volet végétal (toit « vert », murs végétalisés…), selon le décompte de JLL. En conciliant travail, logement, services et loisirs, la mixité permet de réduire les déplacements et ainsi les émissions polluantes, tout en améliorant qualité de vie des habitants des immeubles. Dans son étude, JLL rappelle opportunément que le temps de trajet quotidien moyen des Franciliens pour se rendre sur leur lieu de travail s’élève à 1h24. 84 % des cadres parisiens souhaitent quitter l’Île -de-France. Parmi les cols blancs candidats au départ, 56 % citent la durée excessive des trajets pour expliquer leur aspiration.

(*) 22 projets pour la consultation « Réinventer Paris », 51 projets pour la consultation « Inventons la métropole du Grand Paris », 13 projets pour la consultation « Réinventer la Seine », 2 projets pour la consultation « Parisculteurs ».