Selon les dernières prévisions de Savills, les loyers des bureaux devraient progresser en moyenne de 3,4% en 2019 dans l’Union européenne.

Les loyers des bureaux vont flamber cette année en Europe. Ils devraient augmenter en moyenne de 3,4% dans les États membres de l’Union européenne (UE), d’après un communiqué de Savills, un des leaders mondiaux du conseil en immobilier d’entreprise, diffusé le 22 janvier 2019. La hausse pourrait même atteindre 6,3% à Dublin, 6,4% à Barcelone, 6,6% à Francfort et jusqu’à 9,1% à Milan.

Cette progression des loyers résulte de la bonne santé économique du Vieux continent qui engendre une augmentation des créations d’emplois. Les bureaux implantés dans l’UE devraient ainsi accueillir 2,8 millions de salariés supplémentaires dans les cinq prochaines années, selon les projections de l’institut de recherche Oxford Economics mentionnées dans le communiqué de Savills.

Forte demande sur le marché « prime »

Cela correspond à une croissance de 4,4% de la masse salariale de l’Union. C’est dans les pays scandinaves que l’augmentation de l’effectif salarié va être la plus vive avec une hausse sur cinq ans de 8,2% au Danemark et de 8,5% en Suède. À cette augmentation du nombre de salariés s’ajoute une demande de plus en plus forte pour les bureaux « prime ». Pour attirer et fidéliser les collaborateurs sur un marché de l’emploi quelque fois tendu, comme c’est le cas dans les nouvelles technologies, les entreprises sont contraintes de proposer des espaces de travail situés au cœur des agglomérations.

Problème : le taux de vacance dans les États de l’UE est très faible sur ce type de bureaux très bien desservis par les transports en commun. Il devrait se situer à 5,9% fin 2018, contre 6,9% fin 2017, selon les estimations de Savills. Le taux de vacance pour les locaux « prime » serait même tombé à 4,5% à Hambourg, à 3% à Stockholm, à 2,5% à Munich et à 1,4% à Berlin. Ces villes « ne disposent pratiquement plus de bureaux », constate Savills.

Concurrence de WeWork et consorts

Hausse du nombre de salariés, baisse du taux de vacance… Tout est réuni pour faire grimper le prix des loyers. Le rapport est clairement du côté des propriétaires. Les entreprises sont, elles, plus ou moins obligées de suivre.

Pour autant, les bailleurs doivent veiller à ne pas trop s’endormir sur leurs lauriers. « Les attentes des utilisateurs en matière de service, de commodités et de flexibilité vont obliger les propriétaires classiques à évoluer et à offrir de nouveaux espaces, afin de faire concurrence aux exploitants de bureaux flexibles et en expansion », estime Jeremy Bates, responsable EMEA (Europe, Moyen-Orient, Asie) des marchés locatifs chez Savills, également cité dans le communiqué. Knotel, l’autre géant américain du coworking avec WeWork, ne vient-il pas d’annoncer qu’il débarque à son tour à Paris ?