Avec près d'un million de mètres carrés placés au 1er trimestre, le marché des entrepôts, tirés par l'e-commerce et la grande distribution, enregistre une progression de 23% en glissement annuel, d'après une étude du conseiller en immobilier CBRE diffusée le 19 avril 2022.
Le marché logistique français confirme une nouvelle fois son excellente santé. Selon une étude, publiée le 19 avril 2022 par le cabinet de conseil en immobilier CBRE, la demande placée - c’est-à-dire la superficie d'entrepôts nouvellement loués ou vendus pour être occupés - a atteint 978.000 mètres carrés au cours des trois premiers mois de cette année. Cette performance, qui « s’inscrit dans la continuité du fort dynamisme de 2021 », marque même une augmentation de 23% en comparaison du premier trimestre de l’an passé, note CBRE.
Rhône-Alpes en fer de lance de la dorsale
Géographiquement, les marchés qui composent la dorsale (l’axe stratégique Lille-Paris-Lyon-Marseille, NDLR) concentrent toujours l’essentiel des demandes en actifs logistiques. Au premier trimestre 2022, ils représentaient encore « près de trois quarts de la demande placée », constatent les auteurs de l’étude. Avec 270.400 mètres carrés placés, soit 28% du volume des transactions, la région Auvergne-Rhône-Alpes s’installe comme le premier marché de la logistique de France.
En deuxième position, l’Île-de-France (22% des volumes) a conservé une activité soutenue, la demande placée atteignant « un bon niveau avec 212.900 mètres carrés », indique CBRE. « Si aucune transaction supérieure à 50.000 mètres carrés n’a été recensée sur les trois premiers mois de l’année, la transaction GXO à Sénart frôle tout de même ce seuil, qui participe, de fait, à booster le volume et qui vient illustrer le dynamisme des logisticiens pour répondre à la croissance du e-commerce », poursuit-il.
Alors que les Hauts de France affichent un « score honorable avec 163.000 mètres carrés transactés » - notamment par le biais de deux transactions XXL (dans le domaine de la grande distribution et de l’industrie agro-alimentaire) -, le bilan s’avère « plus timoré » pour la région PACA qui a enregistré un total de 67.400 mètres carrés placés au premier trimestre.
Des besoins toujours réels, malgré des incertitudes
D’après CBRE, l’évolution du marché témoigne des besoins croissants en logistique (notamment de la part des e-commerçants) et de l’appétit des investisseurs. Ainsi, les locaux neufs et restructurés (environ près de deux-tiers de la demande) restent toujours très recherchés. L’étude observe néanmoins que « la part élevée des pré-commercialisation (clés-en main/compte propres) souligne le manque, voire l’absence d’offre neuve existante sur plusieurs marchés ».
De même, le conseiller en immobilier prévoit que le contexte inflationniste actuel pourrait affecter à court terme la consommation et pousser certains utilisateurs à davantage de prudence dans les prises de décision. Mais il prévient que « sur un marché où les opportunités restent rares avec des taux de vacance sur de nombreux secteurs géographiques qui frôlent 0%, décaler les projets pourraient aussi être une prise de risque dans la stratégie de déploiement et d’accompagnement des mutations en cours dans la supply chain».
Tendance haussière des loyers
Toujours selon l’étude, les loyers des entrepôts logistiques sont globalement orientés à la hausse. Dans l’axe concentrant les principaux flux, le premier trimestre de 2022 a été marqué par un rattrapage des loyers sur le seconde main (locaux en état d’usage de classe A et B), principalement en raison du manque de produit neuf. Au niveau national, les auteurs indiquent que « le loyer moyen atteint près de 52 euros pour le classe A, soit une hausse annuelle de 2,4% ». Une tendance qui devrait se poursuivre, selon eux, « compte tenu des contraintes pour développer de nouveaux produits sur la majorité du territoire français ».
Source : https://www.cbre.fr/fr-fr/etudes/CBRE-Figures-France-Logistique-T1-2022