Avec 180 milliards d’euros d’encours, les fonds immobiliers non cotés tricolores talonnent les près de 190 milliards d’euros du marché allemand.
L’Hexagone occupe le deuxième rang du marché des fonds d’investissement immobilier non cotés sur le Vieux continent. C’est l’un des enseignements de l’étude sur l’investissement immobilier publiée en octobre dernier et réalisée par le cabinet EY (ex-Ernst & Young) pour le compte de l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim).
Avec un encours (provisions mathématiques) de 180 milliards d’euros en 2018, les fonds immobiliers non cotés tricolores se placent juste derrière leurs homologues allemands et leurs 189,8 milliards d’euros d’encours toujours en 2018. Les autres concurrents européens se situent loin derrière ces deux locomotives.
Écarts importants
Si les Pays-Bas, qui occupent la troisième place du classement, affichent 113 milliards d’euros d’encours, les montants baissent nettement ensuite. Classés quatrième et cinquième, les encours du Luxembourg et de l’Italie s’élèvent ainsi à respectivement 72 milliards et 46 milliards d’euros. Au total, le marché européen des fonds immobiliers non cotés « pesait » 715,4 milliards d’euros en 2018.
Très étonnement compte tenu du poids économique du Royaume-Uni en Europe et du dynamisme de l’immobilier à Londres, le marché britannique arrive seulement à la cinquième place avec « à peine » 28,8 milliards d’euros d’encours. Ce résultat surprenant s’explique par le fait que les fonds immobiliers sont davantage cotés outre-Manche qu’en France ou en Allemagne.
Forte progression du marché français
Si le marché français des fonds immobiliers non cotés s’avèrent important, il se caractérise également par une forte progression. Sur la période de 2013 à 2018, l’actif brut des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) et des organismes de placement collectif en immobilier (OPCI) a bondi de 141%.
L’encours des SCPI et OPCI français a augmenté de 15% en moyenne par an entre 2015 et 2018, soit la deuxième meilleure performance européenne après le Luxembourg (hausse de 19% en moyenne par an). À titre de comparaison, la croissance annuelle moyenne de l’encours s’est située à 10% au niveau européen sur la période 2015-2018, certains pays comme le Portugal, le Royaume-Uni et la Turquie enregistrant des baisses.
« En France, le succès des SCPI auprès des particuliers s’explique par les niveaux de rendement offerts et le cadre régulé et sécurisé des investissements. Le niveau des tickets d’entrée de certaines SCPI (quelques centaines d’euros) contribue également à en faire un produit relativement accessible », estiment les auteurs de l’étude EY-Aspim. Par ailleurs, « la création des OPCI (notamment professionnels) en 2007 a permis de doter les investisseurs institutionnels de nouveaux outils, créant ainsi un nouveau marché », ajoutent-ils.