Plus de 410.000 particuliers ont, pour la première fois, passé un ordre d’achat ou de vente d’actions en 2020, pointe l’Autorité des marchés financiers.
Pour son premier tableau trimestriel des investisseurs particuliers actifs en Bourse diffusé le 26 janvier 2021, l’Autorité des marchés français (AMF) souligne un phénomène nouveau : 411.000 investisseurs ont passé, pour la première fois depuis le 1er janvier 2018, au moins un ordre d’achat ou de vente d’actions d’entreprises en 2020.
Si le chiffre est inférieur à celui de l’année précédente (539.000), il faut savoir que 399.000 nouveaux actionnaires étaient apparus au 4ème trimestre à la faveur de l’introduction en Bourse le 21 novembre 2019 de la Française des jeux (FDJ). Hors cette privatisation largement médiatisée, le nombre de boursicoteurs débutants se serait situé plutôt autour des 190.000.
Démarche inhabituelle
À noter : la date de référence du 1er janvier 2018 correspond à l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne sur les marchés d’instruments financiers (directive « MIF 2 »). Celle-ci oblige notamment les prestataires de services financiers (PSI) à déclarer aux régulateurs (l’AMF en France) les transactions effectuées chaque trimestre sur les instruments financiers (actions, obligations, ETF, certificats, warrants…). L’obligation ne porte pas sur les transactions concernant les parts de placements collectifs (Sicav, FCP, SCPI…).
Le nombre de 411.000 nouveaux investisseurs particuliers apparait donc élevé. Il étonne d’autant plus que l’année 2020 a été marquée par un krach boursier intervenu dans la foulée du premier confinement du printemps dernier. Il semble que, contrairement à ce qu’il s’était passé lors des chutes des marchés financiers provoquées par l’éclatement de la bulle Internet en 2000 et par la crise financière de 2008, les Français, loin de déserter la Bourse, l’ont plutôt (ré)investie.
Investisseurs plus jeunes et moins fortunés
Dans une autre étude publiée en avril 2020, l’AMF avait déjà pointé que 150.000 nouveaux investisseurs avaient effectué une transaction à la suite du krach. Les épargnants semblent avoir compris l’intérêt d’acheter des actions au plus bas, un gage de plus-values après la remontée des cours.
Cette approche « contre-intuitive », mais souvent payante, ne colle pas avec les comportements habituels des actionnaires français. L’étude de l’AMF avait justement montré que les nouveaux venus étaient plus jeunes et moins fortunés que la clientèle traditionnelle.
Cette nouvelle génération s’initie à la Bourse via les plateformes de courtage sur Internet où les achats et ventes d’actions s’effectuent en quelques clics. Cette stratégie de « gamers » (« joueurs ») explique sans doute l’envolée de 33% des transactions sur les Exchange trade funds (ETF) en 2020. La hausse atteint même 63% par rapport à 2018.
ETF à la mode
Les ETF (également appelés « trackers ») sont des fonds qui répliquent la composition des indices boursiers (CAC 40, FT 100, Dow Jones, Nasdaq…) ou des indices des matières premières (BCOM, S&P GSC, DBLCI-OY…). Ils évoluent donc comme eux. C’est pourquoi on parle de fonds indiciels cotés.
Ce type de fonds est plus facile à appréhender que les fonds « classiques ». Leurs frais de gestion sont aussi moins élevés puisqu’ils ne nécessitent pas l’intervention de gérants et d’analystes financiers. De quoi plaire aux jeunes peu argentés.