Les encours des plans d’épargne salariale et des plans d’épargne retraite d’entreprise ont progressé de 15% l’an dernier sous l’effet notamment des mesures instaurées par la loi Pacte.

L’année 2019 s’avère un millésime exceptionnel pour l’épargne salariale. Selon les données publiées le 9 avril 2020 par l’Association française de la gestion financière (AFG) – l’organisme professionnel qui représente en France les acteurs de la gestion d’actifs -, l’encours (les versements majorés des plus-values latentes) des plans d’épargne salariale et des plans d’épargne retraite d’entreprise a augmenté de 15% l’an passé pour atteindre 144,8 milliards d’euros.

Plusieurs facteurs expliquent cette progression. Les bonnes performances de la Bourse enregistrées l’année dernière ont gonflé mathématiquement les plus-values latentes (c’est-à-dire non encore réalisées). Or, 73% de l’encours de l’épargne salariale et de l’épargne retraite collective sont investis dans des supports majoritairement composés d’actions, que ce soit via l’actionnariat salarié (38% de l’encours), les fonds actions (12%) ou les fonds mixtes (23%).

Augmentation du nombre d’entreprises équipées

Les salariés actionnaires ont d’ailleurs profité de la bonne tenue des marchés financiers pour vendre leurs titres. Les rachats sur les fonds d’actionnariat salarié ont ainsi bondi de 21% l’an dernier pour représenter 5,4 milliards d’euros. En dépit d’une collecte brute en hausse de 5%, ils affichent, du coup, une collecte nette (la différence entre les versements et les rachats) négative de 2,3 milliards d’euros.

Mais plus que le dynamisme boursier, c’est l’augmentation de 11% du nombre d’entreprises équipées d’un plan d’épargne salariale et de 22% du nombre de celles équipées d’un plan d’épargne retraite collectif qui a tiré les encours vers le haut. Une vrai « ruée », sachant que le nombre d’entreprises qui se dotent de tels dispositifs croit normalement de 2% à 3% par an seulement.

Succès du nouveau PER

Ce coup de fouet résulte directement des réformes de l’épargne salariale et de l’épargne retraite instaurées par la loi Pacte (pour Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) du 22 mai 2019. Ce texte a supprimé le forfait social sur l’intéressement, la participation et l’abondement (la somme versée par l’employeur en complément du versement du collaborateur) pour les entreprises de moins de 50 salariés et sur le seul intéressement pour celles entre 50 et 249 salariés.

Les entreprises peuvent désormais se doter d’un plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco) sans avoir besoin de mettre en place, au préalable, un plan d’épargne entreprise (PEE).  Surtout, la loi Pacte a créé le plan d’épargne retraite (PER) qui comprend un compartiment collectif facultatif calqué sur le Perco. Commercialisé depuis le 1er octobre 2019, ce nouveau placement présente plusieurs atouts, dont la déductibilité des versements volontaires que n’offre pas le Perco. À peine trois mois après son lancement, plus de 100.000 entreprises avaient mis en place un PER pour un encours de 3 milliards d’euros.